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Les Journées Européennes des Métiers d’Art se déroulent
du 31 mars au 2 avril 2023 dans le Grand Est
Cet événement offre au grand public l’occasion de rencontrer + de 200 artisans d’art et de participer aux animations et expositions autour de la cristallerie, du verre, de la céramique, de la pierre, des métaux et du bois… Cette manifestation, soutenue par la Région Grand Est, permet de mettre en avant la diversité et la richesse des métiers d’art en Grand Est.
Le Grand Est, Terres de Métiers d’art
Avec près de 3.000 professionnels des métiers d’art et manufactures d’exception, la Région Grand Est offre une large représentation des 281 métiers d’art et spécialités officiellement recensés au plan national par l’arrêté de décembre 2015 fixant la nouvelle liste des métiers d’art
- 1. Atelier Simon Marcq Reims
- 2. Ecole Nationale d’Osiériculture et de Vannerie de Fayl-Billot
- 3. Emaux de Longwy
- 4. Julie GONCE Artiste
1. Atelier Simon Marcq Reims
Partons à la rencontre de professionnels au savoir-faire original et unique dans le Grand Est et plus précisément à l’atelier de vitrail SIMON MARQ à Reims. Pour en parler avec nous, Sarah Walbaum, chargée de communication de l’atelier Simon Marq. Qu’est ce que c’est que l’atelier Simon Marq en fait ?
Et bien l’atelier Simon Marq c’est un atelier de vitraux qui existe à Reims qui a été fondé en 1640, qui est le plus vieil atelier de vitraux de France et probablement du monde.
On imagine bien sûr l’importance d’un tel atelier quand on est en présence de monuments historiques comme la Cathédrale de Reims, bien sûr, pour ne citer que celle-ci d’ailleurs.
Oui, c’est vrai que l’histoire de l’atelier Simon Marq a été complètement chevillée à celle de la Cathédrale de Reims. Ils sont tout de suite devenus les verriers officiels de la Cathédrale de Reims dès le 17ème siècle, et tous les vitraux qu’on voit à la Cathédrale proviennent essentiellement de cet atelier.
Qu’est ce qu’on y fait à l’atelier Simon Marq ?
En fait, il y a 50 % de créations de vitraux, 50 % de restauration. C’est un département particulier puisqu’il faut mettre en place des protocoles pour la restauration qui sont très très précis pour respecter le verre. Et on crée des vitraux comme on en créait effectivement au Moyen Âge, avec une technique traditionnelle avec du plomb. On crée aussi des vitraux très contemporains, sans plomb, avec des designers. En fait, il n’y a pas de limite, à part celle de l’imagination des artistes évidemment.
Les métiers évoluent justement parce que vous parlez de création avec le plomb et justement tout ce qui est « matériaux » évolue aussi.
Oui, en fait, c’est vraiment le projet des artistes qui est le prétexte à mettre en œuvre des techniques. Donc on peut utiliser de la sérigraphie, de la gravure. En ce moment, on découpe les pièces de verre avec une machine qui est guidée électroniquement et qui va découper les pièces au jet d’eau. Simplement, ce qui détermine en fait à chaque fois le vitrail, maintenant, un vitrail, je dis que c’est un écran de verre artisanal coloré. C’est l’utilisation d’une feuille de verre artisanal qui est fabriquée avec la même technique depuis le 10ème siècle et qui a une vibration incroyable. Le vitrail s’inscrit en tout lieu. Évidemment, on travaille pour les édifices religieux mais pas uniquement. On travaille beaucoup pour les restaurants, les hôtels, les particuliers. On a beaucoup de particuliers rémois qui nous demandent de restaurer ou de créer des vitraux chez eux. Et ils ne cessent de me dire à quel point c’est formidable de pouvoir en profiter à toute heure de la journée, puisque c’est ça la magie du verre, c’est qu’il va se transformer, donner une âme à un lieu et le lieu s’anime selon l’intensité de la lumière au fil du jour.
Alors, pour celles et ceux qui nous écoutent et qui veulent se former et il y a des métiers, j’imagine aussi bien dans l’apprentissage initial, et puis même quelquefois dans la formation adulte ?
On a des jeunes apprentis en ce moment à l’atelier, notamment une jeune qui était architecte et une autre qui était dans le bijou, il y a des formations qui sont dispensées en alternance, des formations post bac. Il y a des lycées. Il y a à peu près cinq, six formations qui existent en France autour des métiers du vitrail.
Alors, dans le cadre de ces visites et de ces Journées européennes des métiers d’art, il y a quand même quelque chose d’assez particulier : c’est aussi le lieu où est installé l’atelier Simon Marq.
Oui, depuis 2 ans, l’atelier Simon Marq est installé dans une église des années 50, très méconnue des rémois on s’en rend compte, qui se situe dans le secteur Clairmarais, juste derrière la gare. C’est une église qui a été inaugurée en 59 et qui étonnamment est très bien adaptée aux métiers des verriers. Je vous invite à venir la découvrir donc à l’occasion des Journées européennes des métiers d’art. On ouvre les ateliers à la visite à cette occasion, les samedi et dimanche, donc 1er et 2 avril en gros, de 10h à 16-17h. On a un lien sur la home du site internet de l’atelier Simon Marq où on peut s’inscrire. Alors, Simon Marq, ce sont deux noms de famille, donc c’est Simon et Marq.
Le site Internet http://ateliersimonmarq.com/ pour être tout à fait précis.
Et sur les réseaux sociaux…
Le programme détaillé des Journées européennes des métiers d’art est disponible sur www.metiersdart.grandest.fr. Cette émission est une production des radios associatives du Grand Est, soutenues par la région Grand Est.
2. Ecole Nationale d’Osiériculture et de Vannerie de Fayl-Billot
À l’occasion des journées européennes des métiers d’art. L’artisanat et les savoir-faires du Grand Est sont à l’honneur. On part direction la Haute-Marne, à l’École Nationale d’Osiériculture et de Vannerie de Fayl-Billot. Jean-Pierre BENETIERE bonjour, vous êtes formateur au sein de l’école depuis 2007, pouvez-vous nous expliquer ce qu’est l’osiériculture et la vannerie.
L’osiériculture, c’est la culture de l’osier. Elle se pratique donc au sein de notre établissement. L’osier qu’on utilise est produit sur notre exploitation. On a quand même 4 ha d’osier. Les apprenants vont sur l’exploitation, travailler à la culture de l’osier qui va nous servir justement à réaliser des articles en vannerie, d’osier.
Alors des cultures d’oseraies jusqu’au panier en osier, quelles sont les différentes formations proposées ici à Fayl-Billot ?
Alors on forme environ 18 à 20 personnes chaque année pour des formations longues de 10 mois. Nous avons donc deux diplômes, un CAP vannerie Métiers D’Art, et on a également un BPREA (Brevet Professionnel, Responsable d’Exploitation Agricole), plus orienté sur la culture de l’osier et le travail de l’osier à l’atelier transformation de vannerie. Et parallèlement à ça on a également des gens qui viennent se former à la vannerie d’une manière peut-être un peu moins professionnelle mais qui viennent une semaine ou deux semaines ou plusieurs fois dans l’année, qui viennent donc en formation courte.
Dans les ateliers de l’école nous avons justement rencontré Emmanuelle, à l’issue de ses stages courts, elle a décidé de quitter son poste d’aide-soignante pour se réorienter vers le CAP vannerie. Elle nous explique le processus de création du panier à bois qu’elle réalise.
La première étape c’est de trier l’osier par rapport aux aux étapes de la fabrication du panier à bois. Donc déjà pour commencer le fond, c’est-à-dire le fond du panier, on ne va pas prendre les mêmes dimensions et les mêmes diamètre de brin. Donc déjà on va faire un tri au niveau des brins pour chaque étape du panier. Et avant de travailler ce brin, on va le faire tremper suivants aussi les catégories de travail que l’on va faire, le trempage va s’effectuer soit d’une durée de deux heures ou de 4 heures. Donc on fait tremper le brin dans un grand bac rempli d’eau pendant ce lapse de temps nécessaire, et après on le met sous bâche en plastique pour que l’humidité soit maintenue, comme ça on peut travailler l’osier blanc pendant toute la semaine. Si on ne le met pas dans l’eau en fait il sèche rapidement, l’installer sous la bâche permet de maintenir une bonne humidité et que l’osier soit souple pour le travailler et donc il ne cassera pas. Puis une fois qu’on veut le travailler, on l’enlève de la bâche et puis en fonction de ce que l’on doit faire le brin d’osier est travaillé différemment : soit il faut l’épointer ou l’effiler, faire des écaffes… enfin ce sont tous des termes que l’on emploie pour chaque acte que l’on doit effectuer sur le panier.
Jean-Pierre, vous êtes formateur ici à l’école, mais vous êtes aussi vannier professionnel, quel est le secret pour être un bon vannier, une bonne vannière ?
Ah si c’est un secret, est-ce que je vais pouvoir le dire haha ? Donc pour être un bon vannier ben y’a le tempérament déjà: il faut être capable de travailler seul si on est dans son atelier, il faut être organisé, vraiment attiré aussi parce que je pense qu’il faut avoir une certaine rigueur. Au niveau du travail de l’osier, il faut avoir une habileté manuelle, être soigneux. Faut pas être trop pressé parce qu’un panier c’est vite beaucoup d’heures de travail donc il faut pas avoir envie qu’il soit terminé avant de le commencer.
C’est combien d’heures de travail pour un panier ?
Il y a panier et PANIER mais on a vite fait de travailler trois heures sur un panier.
Et j’ai une dernière question: la pratique ancestrale de la vannerie pour vous c’est un retour dans le temps ou est-ce que c’est un saut vers le futur ?
Cest les deux ! Mais en tout cas la vannerie a encore de belles choses à dire, de belles choses à faire. Plus il y aura de gens pour la représenter, pour la faire, mieux ce sera. En plus on est à l’heure où on parle beaucoup de développement durable etc. alors certes le vannerie ne reprendra pas la place qu’elle avait dans les métiers, mais aujourd’hui ne serait-ce que d’avoir un panier pour aller faire ses courses c’est quand même drôlement pratique !
Retour dans le temps ou saut vers le futur, ce qui est sûr, c’est que l’osier n’a pas dit son dernier mot ! Une production des radios associatives avec le soutien de la région Grand Est.
3. Emaux de Longwy
Dans le cadre des Journée des métiers d’art du 1er Avril 2023, nous recevons Coralie Marchal, responsable de production à la Manufacture des émaux de Longwy 1798. Elle nous présente son entreprise qui procède un savoir Faire unique en région Grand Est, la technique des émaux cloisonnés. Elle nous présente au travers des métiers le procédé de fabrication. Les moyens de transmission aux jeunes et les activités proposées le 1 er avril au sein de sa société. La Manufacture des émaux de Longwy 1798 / 3, rue des Emaux 54400 Longwy – Tel : 03 82 24 30 84 mail@emauxdelongwy.com www.emauxdelongwy.co
4. Julie GONCE Artiste
Julie GONCE, votre métier c’est verrier à la flamme. Vous allez nous décrire ce métier très atypique mais avant tout, vous êtes une passionnée du verre, une matière que vous adorez modeler.
Je travaille le verre à la flamme d’un chalumeau. On peut le trouver sous différentes formes, c’est-à-dire qu’il peut être en baguette quand on veut le travailler plein et quand on veut travailler le verre soufflé on va partir d’un tube de verre.
C’est toujours des œuvres d’art que vous construisez ?
A partir du moment où j’ai créé mon atelier, j’ai tout de suite eu envie de faire de la sculpture et de voir qu’est-ce que je pouvais faire avec cette matière.
Vous êtes tombée dans le verre toute petite
Alors toute petite non mais juste après le collège. J’ai choisi de faire un métier manuel parce que j’ai grandi dans un monde d’artisanat. Mon père travaillait le bois. Mon voisin était potier-céramiste. Les amis de mes parents étaient artisans et pour moi c’était une évidence que je voulais faire un métier manuel.
Est-ce qu’il y a un fil conducteur dans vos oeuvres ?
Mon travail est très particulier parce que je joue beaucoup de l’accumulation. Je suis capable de faire des centaines de fois le même élément de verre qui est lui-même tout simple pour pouvoir créer tous ensemble une seule grande œuvre.
Dans l’une de vos oeuvres, vous prenez une branche de bois mort et vous lui redonnez vie en lui associant des feuilles de verre
C’est un très bon exemple où je fabrique de la mousse en verre, c’est-à-dire que je fabrique des brins de mousse en a un et je suis capable d’en fabriquer des milliers et ensuite je viens les coudre sur des morceaux de bois mort et ça me permet de recréer du végétal immortel.
Avec ces mélanges de matières, nous sommes toujours sur un retour à la terre, à la nature
Pour moi, c’est le vivant qui nous permet de vivre. Je pense qu’aujourd’hui on l’a un peu oublié et j’aimerais rappeler aux gens que c’est ça qui nous porte aujourd’hui : c’est la terre.
L’artiste Julie GONCE est aujourd’hui reconnue par son travail. Vous avez déjà obtenu des prix…
J’ai reçu plusieurs prix notamment le prix national du concours des ateliers d’Art de France en 2014.
Vos œuvres, on peut les retrouver dans plusieurs ouvrages
On peut les retrouver dans plusieurs livres : le dictionnaire du verre, les femmes et les métiers d’art et »le verre à la lampe » d’un verrier italien qui a fait un énorme volume sur le travail du verre à la flamme
C’est la période des Journées Européennes des Métiers d’Art. Vous serez mise à l’honneur à Sarrebourg durant 2 jours pour présenter votre travail devant le public
La ville de Sarrebourg m’invite à faire des démonstrations devant les gens à l’occasion des Journées des Métiers d’Art. Venez me rencontrer les 1er et 2 avril à Sarrebourg au musée. Ce sera un moment d’échange, de démonstrations et de partage.
Cet été, vous serez à Nancy pour un festival consacré à ce métier très artistique de verrier à la flamme
Pour la deuxième année consécutive, nous serons à Nancy avec l’association Flame Off. Nous sommes une cinquantaine de verriers au chalumeau à travailler en démonstration devant les gens pendant l’exposition.
C’est un métier qu’on exerce par passion. Qu’est-ce que vous avez envie de dire à celles et ceux qui, en vous écoutant se disent »finalement moi aussi j’ai peut-être envie de m’engager dans ces filières » ?
Je leur dis »si on a envie, il faut le faire » et il faut se donner les moyens parce que ce genre de métier sont des métiers beaux, magiques, qui nous nourrissent. Ces métiers d’art, ces métiers manuels ce sont des métiers de passion. Il faut du temps. Il faut du temps pour apprendre les matières. Il faut du temps pour apprendre à travailler. Moi j’ai commencé à 17 ans, aujourd’hui ça fait presque 25 ans que je travaille le verre et j’aime dire que je commence à savoir travailler le verre.
Vous avez probablement titillé la curiosité qui nous écoutent, où est-ce qu’on peut vous trouver ?
Vous pouvez me trouver à mon atelier au 4 rue de l’Église à Preuschdorf. J’ai également un site internet : https://juliegonce.com/ sur quelques réseaux sociaux et puis vous pouvez suivre mes actualités pour me retrouver sur des expositions ou des événements
Merci d’avoir répondu à nos questions ! Une production des radios associatives avec le soutien de la région Grand Est